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TAIJI BAILONG BALL

(RouLiQiu / Roliball / Rythmball / Raquettes Chinoises ...)

Art Non-Martial Transversal

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Le Roliball est une pratique aux multiples atouts :

  • innovante : associant du matériel type "badminton" avec une gestuelle type "chistera" ou "xiare" (improprement appelées "pelote basque"), elle est basée sur l'enroulement et la déviation de la balle plutôt que sur la frappe (pour le plus grand bonheur de vos articulations !) ainsi que sur les principes de la philosophie taoïste que l'on retrouve dans le Taijiquan.
  • récente : inventée en Chine au début des années 1990, importée en Europe du nord au début des années 2000 et en France au début des années 2010, elle présente un "terrain" encore "en friche" où beaucoup de choses restent à découvrir et développer.
  • polyvalente : les gestuelles rondes sont adaptées à tous les niveaux et tous les âges ; elles mobilisent sans brutalité tous les systèmes vasculaires, musculaires et articulaires ; les différentes variantes du jeu permettent à chacun d'y trouver son plaisir ou son objectif (activité physique de loisir ponctuel, fitness quotidien, gestuelles martiales chinoises, challenge sportif au filet ...).
  • familiale & ludique : les variantes "solo" développent des gestuelles en harmonie avec la musique de fond qui favorisent un état d'esprit individuel serein, tandis que les variantes "multijoueurs" sont SANS CATEGORIE DE SEXE NI D'AGE NI DE TAILLE (même en compétition !) avec des règles qui motivent la coopération entre les joueurs pour faire durer les échanges, qui par ailleurs y retrouvent tout le plaisir ludique à la fois d'un jeu de raquettes et d'un jeu à "tricks" (figures techniques).
  • sans contrainte : on peut jouer où on veut et quand on veut, le matériel de base est peu onéreux et permet de jouer aussi bien en intérieur qu'en extérieur (même avec du vent, grâce à la balle lestée).
  • modulable : les règles du jeu et sa philosophie permettent d'explorer sans cesse de nouvelles variantes, du loisir solo à la compétition en équipe, en passant par tous les intermédiaires.



Découvrir le Roliball en Vidéos !


Toutes les pratiques suivantes peuvent se décliner en loisirs ou en compétition :
花事 - HuāShì - ARTPLAY (ex Soloplay) 网事 - WǎngShì - COURTPLAY (ex Multiplay)
外家 - WàiJiā - OPPOSITION Les formes chorégraphiques (套路 - TàoLù - Routines) se divisent en plusieurs catégories :
  • formes gymniques (genre Wushu) ;
  • formes rythmiques (genre Fitness/Step ou Danses Traditionnelles) ;
  • formes “internes” (genre Taijiquan) ;

toutes ces formes se déroulent en synchronisation avec une partition musicale connue à l’avance, et peuvent se pratiquer en “libre” (自选 - ZìXuǎn - Optional) ou en “imposé” (规定 - GuīDìng - Compulsory) ; ainsi qu’en “solo” (par défaut) ou en “duo” (对联 - DuìLián - Pair) ou en “groupe synchronisé” (集体 - JíTǐ - Formation).

A l'origine, on pratique sur un terrain similaire à celui du Badminton avec un filet un peu plus haut : Xplay (prononcer “Crossplay”). Mais il existe des variantes similaires au “Crossminton” ou au “Blackminton” avec des aires de jeux sans filet, respectivement “Miniplay” ou “Multiplay”, ainsi qu’une variante avec filet mais sur un demi-terrain : “Tactiplay”. Le Xplay se décline à son tour en plusieurs formats :
  • “simple” (单打 - Dāndǎ - Single) sur le modèle du Badminton,
  • “double” (双打 - Shuāngdǎ - Double) sur le modèle du Beachvolley (une passe est autorisée entre les deux équipiers avant de renvoyer la balle aux adversaires),
  • “triple” (三人 - Sānrén - Threesome) sur le modèle du Snowvolley (plusieurs passes autorisées),
  • “relai par équipe” (团体 - Tuántǐ - Mixed Team) sur le modèle du Rackethlon (cumul de points sur plusieurs matchs de formats différents, simple, double, etc.) …
  • une variante par équipe de 4 ou plus est en développement sur le modèle de l’Ultimate !
内家 - NèiJiā - COOPERATION Tandis que les formes chorégraphiques proposent de se confronter à des difficultés imposées (la musique, les enchaînements prédéfinis), ici la notion de coopération renvoi à sa propre liberté :
  • improvisations dansantes (健舞 - JiànWǔ - Creative) : cette fois la partition musicale n’est pas forcément connue à l’avance, et le pratiquant se laisse aller librement dans ses figures artistiques avec balle/s et raquette/s , au gré de la mélodie.
  • pratiques énergétiques et méditatives (娱乐球 - YúLèQiú - Recreational) : jongler avec une ou plusieurs balle/s, éventuellement sans raquette en utilisant ses mains, reconnecte le corps à l’environnement ; on prend alors conscience du mouvement des énergies corporelles intérieures au rythme du mouvement de la balle à l’extérieur, ainsi que des “sphères” habitées par notre corps (l’espace environnant, à diverses distances : contact direct, portée de main, portée de pied, portée de vue/ouïe/odorat …).
On distingue principalement deux variantes :
  • Cooplay : cette fois les deux joueurs sont partenaires et doivent réaliser un maximum de techniques différentes de renvoi de la balle en un temps fixé, le score total de l’équipe tenant compte aussi de la qualité d’exécution des techniques.
  • Freeplay : le but est ici de faire durer les échanges de balle le plus longtemps possible entre tous les partenaires ; chacun peut s’amuser à réaliser des figures artistiques avant de renvoyer la balle aux autres.


Roliball : 4 principes, 3 phases, 2 objectifs, 1 philosophie …


Les 4 principes fondateurs du mouvement sont :

  • 柔 - Róu (prononcer “jaou”) : la souplesse ou relâchement du corps, de la gestuelle, de la trajectoire et donc de l’énergie de la balle (c’est l’équivalent du “惺忪 - Xīng Sōng” en Taiji Quan, du “Ju” en Judo ou Jujitsu, ou encore de la “transformation réversible” en thermodynamique …).
  • 退 - Tuì (prononcer “t'oueï”) : le recul ou retrait, du corps et de la raquette, qui permet d’absorber l’énergie et donc d’éviter les chocs.
  • 圆 - Yuán (prononcer “yüann”) : la circularité des trajectoires de la balle ainsi que des mouvements du corps, qui eux-mêmes s’inscrivent dans des “sphères” concentriques.
  • 整 - Zhěng (prononcer “tjeung”) : la totalité, obtenue par une union “holistique” du corps, de la raquette, de la balle et de sa trajectoire dans l’harmonie de la musique et du moment présent (le “道 - Dào”, la voie vers l’accomplissement …) ; plus simplement, le geste technique est correct, et par conséquent la trajectoire de la balle aussi, lorsque l’intégralité du corps est mis en mouvement suivant les principes précédents ; il est impossible par exemple d’effectuer un geste juste, ni donc de parcourir un cercle juste, si seulement le bras bougeait ; il est également nécessaire de mobiliser le torse, les hanches, les jambes, les appuis au sol, pour mettre en mouvement le centre de gravité et centre d’énergie du corps (le “丹田 - Dāntián”) et ainsi diffuser l’énergie le long des membres supérieurs pour motoriser les mouvements circulaires de raquette, qui à leur tour vont générer la force centrifuge maintenant la balle en contact.


Les 3 phases d'exécution du mouvement sont :

  • 截精 - Jié Jīng (prononcer “djié djinng”) : accueillir, c’est à dire intercepter la balle, établir le contact avec la raquette (c’est une phase “neutre” et très courte, un “instant de grâce” qui peut sembler s’étirer lorsque les sens de perception se synchronisent avec le mouvement de la balle ; le cerveau ne perçoit alors plus les trajectoires rapides de la balle et de la raquette dans le repère fixe du terrain de jeu, mais un alignement presque fixe de la raquette et de la balle dans le repère mobile de la trajectoire !). Le principe Zhěng est ici subtilement transcendé.
  • 化精 - Huà Jīng (prononcer “r'oua djinng”) : accompagner, c’est à dire transformer souplement l’énergie et la trajectoire de la balle (c’est la phase active, ou “阳 - Yáng”, de la technique). Les 4 principes sont ici clairement en action, puisqu’il s’agit d’absorber l’énergie de la balle en reculant, de façon souple, en transformant la trajectoire libre de la balle (parabole) en une trajectoire appairée avec la raquette (cercle ou ellipse), ce qui ne sera possible qu’en mobilisant l’ensemble du corps, dont le mouvement va s’inscrire dans le motif global dessiné par l’ensemble du système balle - raquette - corps.
  • 发精 - Fā Jīng (prononcer “f’a djinng”) : accomplir, c’est à dire achever la technique en relâchant la balle, ainsi que les énergies de transformation et le reste du corps, sans les contraindre ni les forcer, afin de les laisser “retourner à leur source” (c’est la phase passive, ou “阴 - Yīn”, de la technique). On observe ici une prépondérance du principe Róu de relâchement, qui va progressivement se muer en principe Zhěng, de manière à “rassembler ses forces” (收势 - Shōu Shì) et refermer son corps, terminer le mouvement et se préparer au début du mouvement suivant.

On retrouve exactement les trois mêmes phases lorsque l’on décompose les techniques de “poussée des mains” (推手 - Tuī Shǒu) du Taiji Quan ou de “mains collantes” (黏手 - Niǎn Shǒu) du Wing Chun (ou Yongchun Quan).


Les 2 objectifs recherchés à travers ces mouvements sont :

  • Tangence : la surface de la raquette doit (presque) toujours être tangente à la trajectoire de la balle, ce qui assure de pouvoir appliquer les principes précédents, éviter les chocs ou rebonds de la balle sur la raquette au moment de l’interception, éviter le décollement de la balle pendant la technique, éviter de modifier la trajectoire libre de la balle au moment de la relâcher.
  • Harmonie : tous les mouvements de la raquette et du corps du pratiquant doivent s'insérer de façon fluide dans la trajectoire de la balle, pas plus vite ni moins vite qu’elle, tout en respectant également le rythme de la musique dans le cas du “Artplay”.

Ainsi, lorsque deux pratiquants de Roliball s'expriment, même à plusieurs mètres de distance l’un de l’autre, la rencontre de leurs énergies (mécaniques et corporelles) au travers de ce vecteur matériel qu'est la balle, peut être considérée comme des techniques de “poussée des mains” ou de “mains collantes” sans contact ou à distance (remarque formulée vers 2014 par Joël Panhelleux -Aktizen- à SUI Xiaofei -TBBA- ; on se gardera toutefois de confondre le principe “退 - Tuì” du Roliball qui n'est pas le même sinogramme que dans le “推手 - Tuī Shǒu”).

Plus généralement, le Roliball peut donc être considéré comme une application des principes des arts martiaux (chinois) à un jeu de raquettes non-violent.


Une philosophie :

1 cercle - 1 direction - 1 force - 1 pas

Appliquée simplement aux techniques du Roliball, notamment en “Netplay”, cela signifie que :

  • la technique de raquette doit prolonger le cercle de la trajectoire initiale de la balle et ne doit pas changer de cercle (ni son rayon, ni son centre, ni son assiette, ni son gîte) en cours d’exécution ; il ne doit pas y avoir de point d’inflexion dans la trajectoire ; cela impose également que l’angle de rotation soit inférieur à 360° (sinon la raquette commencerait un deuxième cercle !) ;
  • la technique de raquette ne doit pas changer de direction ni de sens ; il ne doit pas y avoir de point de rebroussement dans la trajectoire ;
  • la technique de raquette doit s’effectuer à force constante, ce qui implique par la deuxième Loi de Newton une conservation de la vitesse de la balle (dont la masse est constante aussi) ; par conséquent, ce n’est que pendant “l’instant de grâce” qu’il peut y avoir un transfert d’énergie (“souple” du point de vue du Taoïsme ! et donc “réversible” du point de vue Thermodynamique) afin de ralentir ou accélérer un peu la balle ;
  • la technique de raquette ne peut s’effectuer que sur 1 seul pas de déplacement, c’est à dire qu’un des deux pieds du pratiquant doit maintenir le contact au sol (équivalent du pied de pivot au Basketball ou Handball) tant que la balle est au contact de la raquette.

Cette philosophie peut et doit s'appliquer à chaque élément du jeu, à tous les niveaux de pratique, et même au delà : à la balle (gestion des trajectoires), à soi-même (gestion de son propre apprentissage, de sa trajectoire de vie), à son partenaire (gestion de sa relation à l’autre, par l’écoute ou l’observation, équivalent du “听精 - TīngJīng” en Taiji Quan), à la vie en général (métaphore de l’enfant : on l’accueille, on l’accompagne puis il s’accomplit lorsqu’il s’émancipe).


La pratique des Raquettes Chinoises est donc en soi une discipline riche de techniques corporelles, et aussi d’enseignements philosophiques. Mais on peut également y trouver un parfait complément ludique aux entraînements à d'autres activités :

  • mise en condition physique (cardio sans brutalité articulaire) ;
  • travail des gestes de bases (基本功 - Jīběngōng) des arts martiaux chinois (Wushu) ;
  • appréciation des distances, adaptation du déplacement (balle = cible en mouvement) ;
  • appréciation des rythmes, adaptation des temps de réaction par rapport à la cible ;
  • vision périphérique de l'ensemble de la zone de pratique et des éléments mobiles ;
  • gestion de la “ligne de centre” (comme au Taiji Quan, Yi Quan, Yongchun Quan, etc.), afin de ne pas laisser la balle pénétrer dans sa zone faible (“sortir du centre”, car on ne peut pas jouer la balle trop près du corps), tout en essayant de prendre le contrôle de la zone défensive adverse (“prendre le centre”, en envoyant la balle en direction du centre du corps de l’adversaire) ;
  • motricité globale, coordination, engagement physique et mental dans l’action ;
  • motricité fine (rotation de la raquette dans la main), relâchement corporels ;
  • concentration, relâchement mental.
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